par Jeff Auldet.
Royan, son casino, le lieu incontournable de l'élégance et de l'art de vivre.
Royan, son arrière-salle d’un bistrot des quartiers huppés.
Point commun? Les amateurs de full et de quinte flushes.
Certains joueurs qui ne pouvaient attendre l’ouverture du casino local s’adonnaient à leur jeu favori dans une arrière-pièce d'un troquet accessible au public au prix d’un forfait comprenant les frais de bouche, de ménage, de matériel…
Une dénonciation et la police locale aidée de la police judiciaire entrent en scène. Six mois d’enquête (planques, filatures, mise sur écoute téléphonique…) pour aboutir à l’arrestation du tenancier du café ainsi que d’un quidam qui avait organisé une partie de poker à l’occasion de son anniversaire.
Deux affaires distinctes. Si le gentil (et imprudent) organisateur d’anniversaire a été relaxé, il n’en est pas de même pour le tavernier qui, outre trois mois de fermeture administrative, s’est vu condamné à 3000 euros d’amende ainsi qu’à 90 jours de prison avec sursis pour « participation à la tenue d'une maison de jeux de hasard où le public est librement admis ».
Dura lex, sed lex.
Quant aux joueurs de tarot de la salle principale, ils continuent à prendre ou à garder contre le chien dans l'espoir de réussir un chelem. Ils ne sont nullement inquiétés par la justice car s'appuyant sur la jurisprudence de la Cour de cassation, ce jeu ne fait pas appel au hasard.
Cet arrêt de 1930 précise qu’au poker, la chance prédomine sur l'habileté, la ruse, l'audace et les combinaisons de l'intelligence.
Pour jouer en toute sécurité, deux alternatives : le tarot au bistrot ou le poker au casino. A vous de choisir.