Par Jeff Auldet.
Le vendredi 13 est un mauvais jour pour les triskaïdophobes car tout leur rappelle leur peur du nombre 13! Une variante de cette phobie est d’ailleurs la paraskevidekatriaphobie, la phobie du vendredi 13.
D’où proviennent ces croyances ?
Comme toujours, plusieurs origines entrent en concurrence. Beaucoup l’assimilent à l’arrestation de Jacques de Molay, grand-maître des templiers le vendredi 13 octobre 1307. Il s’agirait cependant d’une invention récente.
D’autres se réfèrent à la bible. Dans les religions chrétiennes, le chiffre 13 est un symbole à la suite d'une interprétation de la sainte Cène où Jésus avait réuni les douze apôtres autour de lui, la treizième personne, Judas, étant le traître qui conduira Jésus à la mort par crucifixion le vendredi saint, le chiffre 13 fut associé aux malheurs et aux souffrances de Jésus.
L’origine la plus vraisemblable pourrait être nordique. Selon la légende, vendredi était le nom de Frigga, la déesse de l'amour et de la fertilité. Lorsque les tribus nordiques et germaniques se convertissent au Christianisme, Frigga est bannie, envoyée au sommet d'une montagne et considérée comme une sorcière. Depuis, chaque vendredi, la déesse pleine de rancune convoquerait douze sorcières et un diable (ils seraient donc treize!) pour comploter de mauvais tours à jouer au cours de la semaine suivante.
En fait dans beaucoup de civilisations, soit le vendredi ou soit le nombre treize ont un caractère maudit. Chez les Grecs et les Romains, le douze est symbole de régularité et de perfection. Y ajouter une unité pour faire treize revient à rompre ce cycle régulier et à détruire l’harmonie. A Rome, le vendredi est jour d’exécution des condamnés à mort. Il n’y a donc qu’un pas pour que le vendredi 13 soit craint.
Il est à noter qu’en Espagne et en Amérique latine, c’est le mardi 13 qui porte malchance alors qu’un italien redoutera le 17 (qui s’écrit XVII et est donc l’anagramme de VIXI qui signifie « je suis mort ») et un Chinois le 4 qui se prononce « shi » comme le mot « mort ».
Des économistes ont relevé une baisse importante de la consommation les vendredis 13 par le fait que les paraskevidékatriaphobes ne vont pas travailler, ne voyagent pas, ne font pas leurs courses, …
Pour la majorité, le vendredi 13 porte chance et les exploitants de jeu l’ont très bien compris en offrant des cagnottes spéciales ces jours-là. Le jeu est donc un secteur qui ne souffre pas de paraskevidékatriaphobie.
Le vendredi 13 est une particularité mathématique de notre calendrier grégorien inauguré en 1582 car statistiquement et sur une période 4000 ans, le 13 tombera le plus souvent (mais de peu) un vendredi.
Il y a toujours entre un et trois vendredi 13 par année. En 2011, seul le mois de mai vous portera chance … ou pas. Par contre l’année prochaine, janvier, avril et juillet offriront cette particularité.
Les intervalles entre deux vendredis 13 sont fixes : 27, 90, 81, 244, 272, 335 et 426 jours. Il faut donc attendre parfois plus d’une année pour retrouver un vendredi 13 comme entre le 13 août 1999 et le 13 octobre 2000.
Et vous, paraskevidékatriaphobe ou pas ?
13 mai 2011, 13 heures 13.