Par Jeff Auldet.
Le vendredi 13 mai, Gambling911 publiait en exclusivité le communiqué suivant de Doyle Brunson: « C’est avec beaucoup de réticence que j’ai décidé de mettre un terme au contrat me liant à DoylesRoom (NDLR : la poker room en ligne qui porte son nom). Ce départ me procure beaucoup de peine, surtout en ces moments de grande difficulté pour le poker en ligne américain. J’aspire cependant à effectuer mon retour dans ce business lorsque le gouvernement US aura adopté une législation qui définit le poker en ligne comme une activité légale. L’équipe de direction de DoylesRoom a décidé de maintenir son offre à destination des joueurs américains et se sentent dans leur bon droit de continuer à poursuivre leur activité malgré mon désengagement sous le nom de « DoylesRoom » en utilisant mon nom et mon image sans mon consentement. Je leur souhaite tout de même bonne chance et Shuffle Up and Deal ! »
Doyle Brunson est la dernière légende vivante du poker. Né le 10 août 1933 dans une petite ville du Texas, il commence sa carrière comme basketteur dans l’équipe des « All State Texas ». Promis à un bel avenir, il mettra fin à sa carrière suite à une mauvaise blessure.
Le poker qui était jusqu’alors un passe-temps va devenir son moyen de subsistance principal. Il écumera toutes les parties illégales du Texas et des Etats voisins échappant parfois de peu aux règlements de compte sanglants. C’est l’époque héroïque des Amarillo Slim et autres Sailor Roberts. Finalement Brunson s’installera à Vegas et il deviendra champion du monde pour la première fois en 1976 avec une main composée d’un dix et d’un deux qui portera désormais son nom, la Texas Dolly.
En 2004, il flaire la bonne affaire avec le poker en ligne et crée sa propre room (DoylesRoom.com). Cette room fait d’abord partie du réseau Tribeca avant de rejoindre Microgamming en 2007 pour s’installer sur Cake Poker Networj en 2009 pour finalement s’associer à Yatahay en 2011. Ce dernier groupe qui ne comprend que neuf salles occupe une très modeste 33ème place au classement de PokerScout. Le bateau était maintenu à l’eau grâce à la notoriété de Doyle Brunson. Le Black Friday a certainement eu pour conséquences pour Brunson de revoir ses positions et, prudent, il préfère se désolidariser de le la room éponyme. Après avoir évité pendant des décennies des balles réelles, Texas Dolly n’a pas envie de tomber pour des motifs fiscaux comme … Al Capone !
Agé de 77 ans, usé, malade, Brunson a décidé de ne pas mener cet avant-dernier combat.
Quant à la salle, contre vents et marées, elle multiplie promotions et bonus afin de tenter de récupérer les joueurs américains de PokerStars, FullTilt et Absolute Poker.