Par Jeff Auldet.
On ne peut pas dire que l’administration française fasse preuve de constance sur le dossier du poker.
Catégorisé comme jeu de hasard, le poker ne peut pas se jouer partout et la loi le cantonne aux casinos, cercles de jeux et site en ligne conformes à l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne).
Mais quand il s’agit de taxer, le fisc français semble oublier l’appellation jeu de hasard dont les gains échappent à l’impôt.
Sur les quelques millions de Français qui s’adonnent au poker, une centaine en fait son revenu (aléatoire) principal et c’est ce groupe-là que les impôts voudraient taxer à hauteur de 40% sur base de ce constat : «Même si les montants sont variables, dès lors que les gains sont réguliers, il s'agit d'un revenu professionnel soumis au paiement de l'impôt sur le revenu ».
Inutile de dire que les joueurs professionnels ne voient pas cette décision d’un bon œil et s’entourent d’avocats. Eric Haber, avocat fiscaliste, s’en est ouvert récemment dans les colonnes du parisien : «L'administration bluffe en faisant une certaine interprétation de la législation fiscale, notamment celle concernant l'encadrement des revenus ». Il poursuit en évoquant la jurisprudence jusqu’alors favorable au joueur régulier et gagnant.
Un bras de fer s’engage donc actuellement entre les joueurs et le fisc français.
Espérons qu’à l’heure de la légalisation des jeux en ligne, la Belgique persévère à considérer le poker comme un jeu de hasard, ne serait-ce que pour le côté fiscaliste des choses.