Par Jeff Auldet.
Les organisateurs des WSOP ont joué la carte de la nostalgie en programmant le remake de trois finales cultes du main event.
Baptisés « Grude matches », deux de ces trois confrontations ont eu lieu cette semaine au centre de l'Amazon Room sur le plateau TV de la chaîne américaine ESPN..
Phil Hellmuh - Johnny Chan (1989)
Alors que Jonathan Duhamel commençait à être propre, Phill Hellmuth, gamin de 24 ans, avait privé Johnny Chan d’un triplé historique. Surnommé l’Orient Express, Chan avait remporté deux fois consécutivement le titre suprême. Cet exploit semble irréalisable aujourd’hui au vu du champ des joueurs. A l’époque, ce sont moins de 200 joueurs qui s’affrontaient mais aucun amateur ne tentait l’aventure.
Les deux protagonistes de cette finale ont récolté depuis 22 bracelets lors des WSOP, c’est dire la qualité de cette rencontre.
Cette fois-ci, Chan a pris sa revanche après deux heures de lutte alors qu’il était tombé à cinq blinds.
Sam Farha - Chris Moneymaker (2003)
Moneymaker est entré dans la légende du poker en s’adjugeant titre et 2.500.000 de dollars en se qualifiant en ligne pour 39$. C’est sa victoire qui est à l’origine de l’extraordinaire boom du poker en ligne.
Souvent dénigré, Moneymaker en remportant ce remake a remis les pendules à l’heure. Il faut certes une part de chance mais on ne devient pas champion du monde par hasard.
Les deux joueurs ont joué le jeu à fond puisqu’ils avaient revêtus (plus ou moins) les mêmes habits qu’en 2003, costume pour l’élégant Farha et jean polo pour son adversaire amateur.
Le format de cette revanche était en trois manches avec le nombre de jetons d’origine soit le double pour Moneymaker qui a emporté l’entame facilement.
Les tapis sont inversés pour la seconde manche emportée par Farha sur une rivière miraculeuse. Il faudra donc une belle dans laquelle les joueurs ont le même nombre de jetons et Chris Moneymaker l’emporte finalement.
Les deux joueurs se sont confiés au reporter français Benjamin « Benjo » Gallen :
- Sam Farha : « Il y a beaucoup de chance, au poker. Si j'avais mal joué, je serais énervé, mais là ce n'est pas le cas. »
- Chris Moneymaker : « Deux types passent tout à l'heure, j'entends le mot 'chattard'. Ce n'est pas grave. Ils ont le droit d'avoir leur opinion. Ils n'ont jamais joué avec moi, mais bon, on s'en fiche. Comme l'a dit Sam, il faut avoir de la réussite. Je pense avoir bien joué aujourd'hui, j'ai eu de belles cartes, et j'étais surement un peu meilleur qu'en 2003. A l'époque, j'étais un amateur jouant comme un amateur, je voulais jouer des gros pots le plus vite possible, et Sam était fatigué, il voulait en finir aussi. J'ai changé mes stratégies, depuis, et Sam m'a pris par surprise, il ne jouait plus pareil non plus.»
Belle leçon de modestie.
Erik Seidel - Johnny Chan (1988)
Le troisième head’s up de légende a été rendu célèbre par le film culte « Les joueurs » (Rounders). Opposant les finalistes de 1988, il a été retardé car Erik Seidel était toujours qualifié dans un tournoi. Il est à noter que cette confrontation a été choisie à l’issue d’un sondage sur internet.
Nous reviendrons dans un prochain billet sur le résultat de cet ultime remake.