Hello à vous qui allez vous lever.
Me voici (déjà) de retour du Rio (encore)... Une fois de plus je rentre un peu frustré, mais sans grand chose à me reprocher.
J'ai un peu hésité avant d'écrire cet article dont la principal teneur, reste la dérision.
En effet, si aujourd'hui j'ai tenu 5 heures et 06 minutes (mieux que l'heure 45 d'hier), j'ai quand même perdu rapidement (en deux jours = 6 heures et 51 minutes), 2500$ de ma bankroll, ou l'équivalent d'un bon mois de salaire chez un employé moyen...
En effet, où sont les limites de l'humour par rapport à celles de l'indécence.
Même si cet argent je l'ai gagné avec mérite à une table de poker (66% tout du moins, puisque 33% viennent des stakers), je ne voudrais pas vous donner de mauvaise impression quant-à l'approche que j'ai de mes tournois ici à Las Vegas.
Mais la journée a été tellement intersidérale, que je m'en voudrais de ne pas vous la narrer à fond...
J'ai d'ailleurs failli titrer cet article:
"Du délicieux Burger au syndrome du Kroupouk (en passant pas les montagnes russes)"...
Mais bon, c'était trop long pour rentrer dans la case
Ce que j'appelle le "délicieux burger", c'est le gueuleton d'américains en tout genre que je me suis fait pendant les 130 premières minutes de jeu.
Et franchement, je n'ai même pas de mérite... J'ai tout simplement touché comme jamais, que ce soit préf-flop, au flop, ou à la turn... Il suffisait que je rentre dans un coup pour le gagner...
Mon stack est ainsi monté progressivement jusqu'à 13400 (on commençait à 4500), et la moyenne devait alors avoisiner les 5500...
Vous voulez des détails? 3 paires d'as, 3 paires de rois, 4 fois AK, 3 fois AQ, les valets, les 10, et 3 petites paires qui se transforment directement en full ou carré...
Isn't it magical?
Et le pire, c'est que je n'ai jamais trouvé qui que ce soit pour me payer quelque chose au delà de la turn...
Si ça avait été le cas, ne serait ce qu'une ou deux fois, je crois que mon stack à ce moment aurait été de 25000 au moins...
Comme ma table était composée de 5 américains, on peut clairement dire que les burgers, je me les mangeais aux petits oignons...
Une chose est certaine, j'ai défié pendant 130 minutes les statistiques les plus élaborées concernant la touchette...
Puis vint le coup de bêche. Le coup du forain qui en a marre, et qui décide de mettre un terme à ton ascension en déclenchant les montagnes russes.
Du bouton, aux blinds 50-100, je relève une nouvelle fois
Tout le monde se couche jusqu'à moi. C'est parti 250.
La SB se couche, et le joueur en BB (dont la tête ne m'est pas inconnue) me regarde vraiment de travers pendant 5 secondes. Il a l'air de me dire: "cette fois la coupe déborde, c'est fini, je vais te calmer...".
Et comme de fait, le gars titulaire du second plus gros tapis de la table (8500), me relance à 675.
Afin de lui montrer qui est le chef, je lui envoie alors 1675. Nouveau regard noir de chez noir. Le gars paie.
Le flop arrive
(deux paires max flopées reste dans mon nirvana-pas night du moment).
Le gars check. J'ouvre à 1300. Il paie.
Turn
Le gars check. J'ouvre à 2300. Il paie.
River
Le gars qui a encore plus ou moins 3200 derrière lui, ouvre à 2200.
A ce moment le pot est de 12800.
Je peux difficilement folder ça... d'autant que je vois le gars en carnaval complet depuis le pré-flop...
Je call et me vois montrer
Ben me voilà à 6000... Note pour plus tard, le joueur en question est d'origine asiatique.
Ensuite, ça y est les montagnes russes sont lancées. Je touche toujours plein de mains, mais depuis que j'ai vomi mes burgers, plus personne ne semble vouloir me donner le moindre crédit. Les 110 minutes qui suivront me verront remonter à 9000, redescendre à 5000, remonter à 7000, redescendre à 4000, remonter à 7000, et finalement arriver à la deuxième pause après 4H de jeu à 3800.
Juste avant celle-ci, on me change de table...
C'est avec un mal de mer non dissimulé que je rejoindrai l'extérieur pour me remettre de mes émotions.
De la reprise à ma sortie du tournoi (légitime, même si vous le verrez ci-dessous, j'avais des raisons d'y croire), je ne passerai mon temps qu'à agir en steal ou re-steal pour tenter de remonter mon stack.
La dynamique de la nouvelle table est totalement différente de la première. Ici, les joueurs limpent énormément (je crois qu'en 4H de l'autre côté, il doit y en avoir eu tout au plus 2...).
Ce limpage excessif me permettra de me maintenir à flots durant tout le level qui suit.
Le reste de mon stack a du se retrouver au milieu de la table à peu près 8 fois en une heure, sans jamais être payé.
Puis bin... Suis de SB. 100-200 ante 25 (il me reste 2900). De nouveau tout le monde limpe. Il y a déjà 1100 de dead money et je relève
I'm allin... tout le monde se couche, jusqu'au bouton qui décide de finalement me payer. Il possède
Ok suis à 30%... On ne sait jamais hein... Un petit double up et la machine repartira.
Flop
(pas mal).
Turn
(allez 2 outs de plus).
River......................... yes!!!!!! Un pique................
Mais non... pas celui-là... grrr.
Voilà comment se termine mon 1500$ 6h
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Mais ce n'est pas tout. L'histoire n'est pas finie. Je dois absolument vous parler d'un délire qui nous a pris hier soir avec Jeeby. En l'occurrence, le syndrome du Kroupouk.
Bon, soyons clairs. Je ne suis pas devenu raciste, hein... Même si le terme Kroupouk peut sembler réducteur, il n'en est rien. J'assimile ce terme de Kroupouk pour un asiatique à spaghetti pour un italien... (ou burger pour un ricain).
Alors voilà comment la légende est née. Samedi au 235$, le croupier qui m'a sorti était un asiatique. Hier au 1000$ rebelote. Et comme on dit, jamais deux sans trois, le croupier du jour ne l'était pas moins.
Nous avons estimé avec Jeeby, à plus ou moins 5% de croupiers asiatiques sur ces WSOP. Dès lors nous avons estimé que la probabilité de se faire sortir successivement de 3 tournois par trois croupiers d'origine asiatique devait être à peu près de 1/8000. Comme vous le voyez, je défie encore les statistiques sur ce coup là.
Plusieurs termes et expressions nous sont alors venues pour illustrer le phénomène:
-se prendre un deux outs rizière par un croupier kroupouk.
-se faire saké par un croupier kroupouk.
-avoir ses croupiers "pas de bol (de riz)".
-se faire busto(fu) par un so sick sushi set-up (à tenter de prononcer vite 5 fois de rang).
-etc...
Si vous en imaginez d'autres pour nous faire rire... Nous sommes preneurs.
Bon ben voilà... Ma rool n'est déjà plus que de 12265$. Rien de grave cependant.
La confiance reste là... Si je parviens à allier pendant 2-3 jours touchettes et réussite, ben je vais ramener un bracelet au pays...
Allez sur ce, je vais me servir un petit bloody mary en terrasse.
Quand j'ai quitté le Rio, notre Jeeby semblait bien se démerder dans son tournoi. J'espère donc le revoir le plus tard possible...
Sur ce, je vous souhaite un bon réveil à tous.
A demain...