Egaré dans un poker pratiqué par de jeunes matheux issus de l'école online, l'enfant terrible du poker restera sans doute une figure marquante de ces WSOP 2011.
Certes, il a échoué dans la conquête d'un douzième bracelet (douzième !! vous vous rendez compte ?) mais se hisser en heads up deux fois sur le même festival laisse à penser que Hellmuth n'a vraiment rien d'un has been.
Pourtant, son style de jeu est très loin des standards actuels. Il n'est pas rare de voir Hellmuth jouer contre les maths ou même de refuser l'idée même qu'il puisse être commis au pot : il peut en effet relancer avec un tapis de moins de dix blindes puis se coucher sur une sur relance adverse.
Et souvent, il a raison.
Poker Brat a une expression pour ça : "i can dodge bullets baby !" (je peux éviter les balles) une phrase qu'il a lancée vers sa compagne alors qu'il venait de déjouer un gros piège lors d'une table télévisée.
Deux exemples pour illustrer notre propos.
Dans le main event jour 3, il ouvre à 5400 (il garde 25K de tapis) et se fait 3bet par le joueur immédiatement à sa gauche. Hellmuth a les valets ... il couche sa main et son adversaire montre les dames.
Plus tard, c'est Kevin Howe qui rate sa cible : Howe ouvre à 5500 en milieu de parole et Hellmuth colle depuis la grosse blinde. Check call (7500) sur le flop
puis check fold sur la turn qui est un
. Hellmuth était pourtant très engagé dans ce coup et possédait
(top paire) mais là encore, son adversaire lui donne raison en montrant les as.
J'ignore combien de joueurs dits "modernes" auraient survécu à ce genre de rencontre et j'ignore aussi si Hellmuth sais lire les visages ou les pensées de ses adversaires mais il faut bien reconnaître que, aussi détestable qu'il puisse être parfois aux tables, Phil Hellmuth reste capable d'épater tout amateur de beau poker qui se respecte !