4 jours… C’est le temps qu’a tenu la seconde place de Vincent Verdickt au High Roller des France Poker Series de Deauville, comme «Performance financière belge de l’année».
Une table finale d’EPT plus tard et les 91.000€ de notre compatriote étaient effacés des tablettes.
Mais avant de passer à l’essentiel, revenons rapidement sur les jours qui ont précédé l’exploit.
Jeudi, je vous avais laissé à l’aube du jour 4 du Main Event de l’EPT de Deauville. 51 joueurs étaient encore en course, parmi lesquels étaient encore présents trois de nos compatriotes.
Subissant des fortunes diverses, la plus petite des journées de l’EPT, nos compatriotes n’étaient plus que 2 pour revenir au jour 5.
Roberto Romeo (photo), qui possédait le 3ème stack (en partant de la fin) en début de journée, parvint à faire fructifier celui-ci en ligne droite, pour occuper une belle 11ème place sur 23 au chipcount.
Les choses étaient moins « funs » pour Noel Gaens, qui termina la journée aux abois. C’est en position de lanterne rouge que ce dernier s’est qualifié pour le jour 5.
Pierro Amoroso, quant à lui, devait rendre les armes en 29ème position pour un gain de 19.000€.
Avec deux joueurs belges sur 23 restants à l’entame du jour 5, les espoirs d’en voir au moins un des deux en table finale étaient permis.
Quelques heures plus tard, et dépassant toutes nos espérances, les deux réussirent l’incroyable pari de se qualifier en binôme pour la prestigieuse finale.
Noel Gaens à gauche avec sa chemise Circus Poker et Roberto Romeo au centre, avec le désormais légendaire pull à capuche bleu.Occupant respectivement les 4ème et 6ème places au chipcount à 8 joueurs encore en course, nos compatriotes ont écrit ce samedi, une des plus belles pages de l’histoire du poker noir-jaune-rouge.
Pour l’anecdote, cette double qualification pour la table finale de l’EPT de Deauville représentait les 11ème et 12ème présences de compatriotes à ce stade de la compétition.
2006 : Daniel Dodet à Baden (1), 2008 : Davidi Kitai à Barcelone (2), 2009 : Pierre Neuville à Villamoura (3), 2011 : Kenny Hallaert à Deauville (4), Kevin Vandersmissen, Koen De Visscher et Philippe Meulyzer à Snowfest (5, 6 et 7), 2012 : Pierre Neuville à Copenhague (8), Koen De Visscher à Campione (9) et Davidi Kitai à Berlin (10).
En termes de nombre il y avait déjà eu mieux avec 3 compatriotes en finales de Snowfest en 2011.
Mais au final, ce n’est pas tellement le fait qu’ils soient 2 qui fait la beauté de la chose.
Le plus « charmant » dans l’histoire, c’est que si vous relisez avec attention la liste ci-dessus, il n’y a que des professionnels ou des ténors (les 10 font partie du top 11 belge Hendon Mob), alors que Noel Gaens et Roberto Romeo sont de purs amateurs.
Et si le premier cité porte quand même de belles lettres de noblesses au Casino de Namur (3ème du ranking 2012 – et plus de 100.000$ sur son Hendon Mob), le second est un pur joueur de club (membre du club de Charleroi, et qualifié pour 8,4€ sur internet pour cet EPT).
Des flèches en plein cœurEn table finale, les choses furent particulièrement difficiles pour Noel Gaens. Il faut dire que ça envoyait des sacoches dans tous les sens, et au milieu de celles-ci, notre compatriote avait réellement du mal à trouver un spot libérateur.
Au bout d’une bonne heure de jeu, il trouva enfin une possibilité de sortir du trou avec une paire de 10… Réel manque de chance pour lui, son adversaire dans le coup, Walid Bou Habib se réveilla avec une affreuse paire d’as.
Un board et cinq cartes plus tard, le belge rejoignait le rail en 7ème position, plus riche de 87.800€.
Gérant parfaitement sa table finale, Roberto Romeo parvenait quant à lui à tenir le coup, durant trois heures supplémentaires, pour finir par se hisser dans le top 3.
Short stack du trio final, Roberto pensa trouver un spot libérateur, lorsqu’il releva
Malheureusement pour lui, la croupière de la table finale avait une fois de plus décidé d’asphyxier nos couleurs, en distribuant une nouvelle paire d’as au français Remi Castaignon.
Aucun miracle ne se produisit, et notre compatriote s’empara de la médaille de bronze, agrémentée d’un superbe chèque de 275.000€.
Une extraordinaire performance qui débloque réellement le compteur à perf de notre pays pour 2013 (en 2012, il avait fallu un peu moins de temps avant de voir nos compatriotes truster les hauteurs de classement).
Pour la petite histoire, avant de conclure, la victoire finale est revenue au français Remi Castaignon, qui rend à la France le trophée de « son » EPT qu’elle avait perdu l’an dernier au profit de la Biélorussie (via Vadzim Kursevich).
Pour sa victoire, l’amateur français s’est vu remettre un chèque de 770.000€. Dans le tête-à-tête final, il s’impose face à Walid Bou Habib, le tombeur avec les as de Noel Gaens.
25 belges ont participé à l’EPT de Deauville et 7 sont entrés dans l’argent (de mémoire, la plus belle performance collective de notre nation lors d’un festival labélisé EPT).