L'enfer c'est les autres

L'enfer c'est les autres

Je ne pouvais rester sur deux billets qui ne parlaient pas de poker...

Voici donc le premier chapitre de ma chronique: "Comment il (ne) faut (pas) jouer au poker".

Je l'ai intitulé "L'enfer, c'est les autres"...

Bonne lecture

Citation :

Partiellement d'accord sur le sujet mais il n'y a pas comme l'article le suggère un côté manichéen dans cette approche........d'un côté les zens qui ont tout compris et qui à chaque main perdue s'auto-analyse et de l'autre ceux qui se plaignent et qui rejettent la faute sur les autres sans essayer de comprendre comment ils ont perdu..........

Aucune volonté "manichéenne" dans mon chef... Si tu m'as lu précisément, tu auras certainement constaté mes parenthèses signifiant le fait qu'il s'agissait d'un point de vue personnel.

Comme dit dans l'intro, je n'ai absolument pas la prétention d'avoir la parole divine... Je partage juste des ressentiments accumulés depuis des années, et essaie de donner une piste de réflexion aux gens.

Citation :

Perdre sur un bad beat ou un soi-disant bad beat puisque çà aussi çà se discute et le raconter sur un forum, aux potes est d'abord (je parle pour moi et je pense que la majorité est comme çà) un moyen d’évacuer la frustration, la colère de la perte de temps, d'argent ou la perte d'une perf qui peut changer une vie.....c'est un moyen soft qui permet de ne pas "casser" l'écran de son ordi......car généralement combien de temps s'écoule entre la main et la mise en ligne de la main sur un forum? très peu

Oui, sans aucun doute... mais tu vas beaucoup plus loin que moi.

Toi tu dis que se plaindre sur un forum, un réseau social, ou tout simplement en direct à un pote est un "outil" pour évacuer une colère passagère.

Et moi je dis, qu'idéalement, il ne devrait pas y avoir de colère du tout...

Après il y a se plaindre contre la fatalité, et se plaindre en mettant en cause le jeu d'autrui... qui sont deux choses différentes (la fatalité, le hasard et tuti quanti, ce n'est pas le thème abordé...même si des liens peuvent être opérés entre les deux).

Citation :

Après je ne pense pas que les "pros" sont plus zen ou plus détachés que nous (il y a des exceptions mais peu).......ils ne se plaignent peut-être pas sur les forums ou facebook, ce n'est pas pour çà que la frustation face à un mauvais coup chanceux adverse n'est pas là...

Plus le pro est pro, et plus il est détaché... Je ne dis pas qu'il ne ressent rien sur l'instant, mais il relativise à Vitesse grand V par rapport aux amateurs que nous sommes (parce qu'il a une capacité d'analyse et d'abnégation bien plus grandes que les nôtres).

Et une fois encore, son ressenti n'est quasiment jamais dirigé vers ses vaches à lait... Quand il râle (un peu) c'est surtout sur la fatalité.

Citation :

Pour finir, il est toujours facile de réagir "à froid" sur une main qui ne nous concerne pas........

Ça c'est évident... Mais de nouveau, je n'ai aucune prétention dans la rédaction d'un tel article.

Quand je vois des gens se plaindre ou avoir des avis tranchés, et ce depuis des années, sur le fait que tout leur malheur au poker repose sur le fait que les autres jouent mal, j'estime qu'il y a à la base une grosse incompréhension du jeu en lui même...qui doit justement générer l'espérance d'un mauvais jeu adverse.

Et j'estime (toujours personnellement) que c'est un temps considérable perdu, une dépense d'énergie dommageable, et surtout vis à vis de comportements ou manières de jouer qui devraient nous ravir...

Citation :

Enfin, voilà, moi je pense que c'est simplement humain comme réaction et que dans la majorité des cas de plaintes, il y a ensuite le travail de fond pour savoir si oui ou non elle pouvait être mieux jouée....

Bien entendu... et je l'écris également... Râler ou se plaindre est HUMAIN...

Mais moins on râle... mieux on se sent (en théorie).

Si déjà, les joueurs pouvaient râler simplement (sur la malchance ou la fatalité) en se détachant de ce que les autres ont fait, il y aurait un net progrès.

Car se servir des autres pour justifier un mal être, même passager, c'est oublier qu'on a besoin que les autres jouent mal pour gagner...

Et c'est également tomber dans une excuse récurrente et schématique (que j'aborderai dans un autre chapitre):

"Je joue bien parce que c'est moi. Une vérité acquise inconsciemment. Et à chaque fois que je perds, c'est la faute de la fatalité, la faute des autres qui jouent mal, et la faute à tout ce qui peut expliquer ce qui m'arrive, puisque je joue bien...".

Et à force de cultiver ce rejet vers d'autres raisons, on oublie parfois qu'on a tout simplement été imprudent, qu'on a poussé ses jetons par frustration, ou qu'on a joué le coup comme une grosse tache...

NB: je ne m'adresse pas à toi en particulier dans cet article. Je m'adresse à toute personne qui sévit sur un forum, sur un réseau social, ou dans les oreilles des autres... En gros... à tout le monde

Chacun possède ses réactions propres, son degré d'implication propre, et entre 0 (le niveau a-réactif, détaché, nonchalant presque) et 100 (le niveau de plainte absolu, avec œillères version écran total, esprit braqué à 180°, etc)... Il reste quand même 99 niveaux divers impossibles à détailler...

Disons que plus on s'approche de 0, plus j'estime que la progression et les performances seront accessibles (toujours un point de vue personne).

audrelisa a écrit:

T'inquiètes.;;je suis un râleur mais je ne suis pas parano au point de penser que ton post s'adresse à moi en particulier....parce que ce serait le cas je devrais consulter

...après tes explications supplémentaires m'apportent une nuance que je n'avais pas décelé à la lecture de ton article (lu plusieurs fois justement pour ne pas m'emballer).......

mais j't'aime toujours hein

Heureusement

audrelisa a écrit:

.......une question me taraude, dans ta carrière tennistique, t'as jamais "pété" une raquette de rage ?

Si et plus d'une...

Mais ça ne m'a pas rendu plus service que ça... au contraire.

Non seulement, dès l'événement fait je me sentais mal, vis à vis du coût financier occasionné... (mes raquettes coûtait à l'époque 250€ pièce), et je sortais un peu du match...

Mais en plus je me retrouvais dans l'obligation de prendre une autre raquette (la même), mais avec quelques nuances désagréables comme un grip moins bien mis, ou une tension légèrement affaiblie, pour cause d'inactivité depuis le dernier cordage...

J'ai en tout eu 5 raquettes cassées (dont 4 dans ma deuxième vie de tennis, entre 2003 et 2007).

La toute première cassée, j'avais 13 ans, et je m'en rappelle comme si c'était hier.

C'était un match de tournoi en cadets. Je râlais beaucoup (c'était 3-3 dans le 3ème set contre un joueur plus faible)... LOL

Puis est venu le moment M, où j'ai lancé pour la troisième fois ma raquette de rage sur le sol...

A ce moment la raquette était encore intacte.

Mais ce fut également celui choisi par mon paternel pour monter sur le terrain au mépris de toutes les règles et de ramasser ma raquette.

"Puisque c'est tout le respect que tu as pour ton adversaire, pour ceux qui te regardent et pour ta raquette, tiens!" Et il cassa lui-même ma raquette sur le sol...

Je le regardais hagard... Et il ajouta: "Tu ramasses ton sac, tu passes le filet, et je t'attends dans la voiture. Et tu n'as pas intérêt à râler ou à trainer, sinon tu te prends mon pied dans le derrière"...

5 minutes après j'étais dans l'auto en pleurs... et je me suis pris un laïus de 3/4 d'heure sur le fair-play, le respect, etc, etc...

J'ai été privé de tennis pendant deux mois, et ai dû me racheter une raquette moi-même...

Après, je dois dire que j'ai été irréprochable pendant les 6 années qui ont suivi...

Lors de ma seconde "carrière"... c'était moins clair... Mais bon. J'enchaînais un truc comme 140 matchs par an (simples et doubles confondus d'avril à septembre) trois années d'affilée. J'étais à donf compétition, et 2 des 4 raquettes cassées l'ont été bêtement (voir accidentellement). Mais il y en a deux que j'ai bel et bien pulvérisées, avec tout la violence possible... dans un état ... proche de l'Ohio...