Il pleut sur Marrakech Pour la deuxième fois en deux jours, j’ai tenté le satellite 225€ rebuy pour le Main Event du WPT. Et pour la deuxième fois en deux jours, je fais partie de la majorité des non qualifiés.
J’avoue m’être demandé hier ce qui avait pu se passer pour que le style de jeu change à ce point à Marrakech en deux ans.
Et bien j’ai eu ma réponse aujourd’hui. Je suis tombé à une table composée presqu’exclusivement de joueurs locaux. Ces derniers n’étaient pas là hier, parce qu’ils flambaient en parallèle dans le 1800€ freezout.
Tout de suite ça change. Pas moyen de voir un flop à moins de 10BB, et si tu as le malheur de relancer, il y en a toujours un pour te mettre son tapis dans les dents.
La preuve par les chiffres, il y avait 20 joueurs en moins qu’hier, et il y a eu le même nombre de tickets.
Par ailleurs quand la carence en main continue son office, il est vraiment compliqué d’aller défier leur porte monnaie qui semble sans fond en période de rebuy.
De toute façon, eux s’inscriront au Main Event, qu’ils se qualifient ou non, comme si vous et moi allions acheter un pain chez le boulanger.
Pour le reste, ma meilleure main sera la dernière… Il me reste 6200 aux blinds 400-800 ante 75, et je boite en UTG AJs
Je serai payé par ma voisine de droite (Alana Pariente), une très bonne joueuse (IMO) , qui possède une paire de 10. Rien ne viendra m’aider, et je bust aux alentours de la 40ème place.
Quels enseignements tirer de ces tournois ?
Ben oui… Quitte à perdre, autant que j’apprenne appris des choses sur moi-même après une remise en question.
Et honnêtement, n’étant pas du genre à me plaindre du peu de cartes, ou du manque de réussite comme le font si bien certains pseudo pro belges que je connais, je préfère composer une analyse en bonne et due forme, sur les véritables éléments qui expliquent mes défaites d’hier et aujourd’hui.
Hier, on va dire que c’était un peu différent. J’ai eu rapidement les jetons qui permettent de développer le jeu que j’aime, et je me suis longtemps senti en zone de confort. Cela est probablement du au brin de réussite, qui m’a permis de monter des jetons, alors que la plupart des participants, ne pensaient qu’à ne pas rebuyer ou ne pas addoner. Là, j’avais un edge.
Puis la chance s’en est mêlée, mais bon… Rien de tragique.
Aujourd’hui, c’est différent. J’ai pu mesurer à une juste valeur, l’avantage que ces gens aux poches sans fond avaient sur le commun des joueurs. Parce que soyons sérieux. Je ne vais pas mettre 10 rebuy dans un tournoi sat pour gagner un ticket qui en vaut à peine le double. Dès lors, je dois jouer un jeu plus restrictif, plus calme, plus attentiste… Moins bandant quoi.
Sur les deux tournois, j’ai dépensé un total de 1125€ en rebuy et addon. Ce que j’estime on ne peut plus raisonnable.
Certains ont mis le double rien qu’aujourd’hui… Et ils ne se qualifieront jamais.
Pour les contrer, pas le choix. Il faut aller au charbon. Mais si tu te ramasses la gueule… ça te fait beaucoup plus mal qu’à eux.
Et si tu arrives à passer entre les gouttes, tout le field se trouve à un moment donné rattrapé par la structure turbo.
Et se qualifier n’a alors plus grand-chose avoir avec un quelconque talent. Il faut toucher des cartes, des flops, et surtout avoir un bon timing. Parce que les deux premières conditions sont rarement réunies. Dès lors, il faut pouvoir se transformer en habille voleur et ne pas tomber sur une main moyenne avec laquelle un quidam peut te payer.
La conclusion de tout cela, c’est que je ne m’adapterai probablement jamais à ces tournois satellites boucherie…
Pas que cela me fasse peur de faire un rebuy, ou que je me sente mal par rapport à l’argent perdu. Non. En fait je trouve la qualification trop aléatoire, quelles que soient les circonstances.
J’aime les tournois où on peut être un brin créatif, sans se mettre en danger. J’aime les tournois où après trois heures tu ne dois pas réfléchir à comment te sortir de la galère dans laquelle tu t’es embarqué…
Mais attention, je ne regrette en rien les deux tournois joués. Cela m’a donné du temps de jeu, et c’est bien comme ça.
Le prochain rendez-vous est donc pris pour lundi et le 500€ freezout cette fois. D’ici là, ben je vais essayer de compléter un peu plus mon blog, et aller jeter un œil ou l’autre sur le WPT qui se joue de l’autre côté de la rue (ce serait con de ne pas profiter du spectacle).
Point de vue tourisme, ça risque de ne pas le faire. J’ai horreur de ce que je vais écrire, mais il pleut sur Marrakech… Quand j’ai vu ça tout à l’heure, je me suis demandé ce que je venais faire dans cette galère.
Et si le cœur et la connexion me le permettent, je tenterai de jouer quelques tournois on-line ce week-end afin d’améliorer mes classements à l’événement Pokerstars de la semaine sur Wallonie Poker, la Grande Semaine du MTT.
Voilà, c’était Becari en direct de Marrakech (où il pleut…beurk).