Portrait de JC TRAN

Jusqu'à l'été dernier,


J.C. Tran faisait partie d'une liste peu enviable — celle des grands joueurs n'ayant encore jamais remporté de bracelet aux WSOP. Un manque soudain réparé en 2008, lorsque Tran s'est imposé devant 2.718 autres participants et a conquis le tournoi de No-Limit Hold'em à 1.500$ qui allait lui rapporter enfin, en plus des 631.180$ remis au vainqueur, son premier bracelet en or. Sans doute l'un des cinq meilleurs joueurs de tournoi de no-limit hold'em au monde, J.C. Tran a souffert pendant des années avant de rencontrer le succès aux plus hautes limites et, aujourd'hui encore, n'est pas médiatisé à la hauteur de son talent. Certains de ses collègues, bien que moins doués, sont mieux traités que lui en matière de temps d'antenne et de contrat de
sponsoring. Pourtant, Tran joue en ce moment son meilleur poker,
totalise plus de 7,4 millions de dollars de gains en tournoi et aucun
joueur ne risque de s'installer dans l'Amazon Room cet été en étant
ravi de se retrouver à droite de ce joueur aussi calme que redoutable,
sa sempiternelle casquette des yankees vissée sur la tête.



Du Vietnam à la Californie, via Hong-Kong


Justin Cuong Van Tran est né le 20 janvier 1977 à Hong Kong. Issu
d'une famille vietnamienne, Tran a sept frères et soeurs, tous plus
âgés que lui. Lorsqu'il a deux ans, sa famille émigre aux Etats-Unis et
plus précisément à Sacramento, dans le nord de la Californie. Après le
lycée, Tran rejoint l'Université de Sacramento et démarre une formation
de gestion. C'est à cette époque que l'un de ses frères lui fait
découvrir un petit casino local et que Tran tombe immédiatement
amoureux du poker. Le temps d'apprendre la stratégie de base et le
voilà qui devient rapidement un régulier de l'endroit, net gagnant aux
tables de limit hold'em à 9$/18$. Tran pense alors à laisser tomber la
fac pour se mettre à jouer à plein temps mais son diplôme lui tend les
bras et il décide donc de s'accrocher et de passer les quelques UV qui
lui manquent encore. Ceci fait, Tran choisit néanmoins de vivre du
poker plutôt que de se mettre su le marché de l'emploi.

Ses premiers résultats


Tran commence par monter sa bankroll aux tables de cash game mais
découvre bientôt que c'est pour les tournois qu'il est le plus doué. Il
démarre à un niveau modeste, jouant des tournois à petit buy-in en
Californie et au Nevada, et décroche sa première victoire en Septembre
2003 dans le tournoi de Limit Hold'em à 300$ des 'Heavenly Hold'em
series' du Commerce Casino. Tran touche plus de 74.000$ pour sa
première place. L'hiver suivant, il atteint une autre table finale au
Commerce Casino, celle du tournoi de Limit Hold'em à 1.500$ du 'L.A.
Poker Classic' 204, qui lui rapporte 81.000$. Il décide alors de jouer
le Main Event à 10.000$ de buy-in, son premier tournoi WPT, et termine
7ème de l'épreuve, à une seule place de la table finale télévisée. Pas
découragé, Tran atteint deux autres tables finales aux World Series Of Poker
2004, terminant 7ème du tournoi de No-Limit Hold'em à 2.000$ et 7ème du
tournoi de No-Limit Hold'em 'shootout' à 1.500$. La seconde moitié de
2004 se passe tout aussi bien, Tran atteignant huit tables finales
supplémentaires, dont sa première table finale du WPT. Il termine 5ème
du WPT Foxwoods 2004 et s'adjuge le pus gros gain de sa jeune carrière
avec un chèque de 353.850$.


JC Tran explose


En 2005, Tran rentre à trois reprises dans les places payées aux
WSOP. Il se classe 5ème du tournoi de No-Limit Hold'em à 2.000$ et
termine 11ème du Main Event. Il connaît ensuite une autre élimination
malheureuse à la bulle de la table télévisée du 'Borgata Poker Open'
2005, s'y classant 7ème, mais ajoute à cette occasion 200.000$ de plus
à une bankroll en pleine explosion. Il atteindra une autre table
télévisée en février 2006, lorsqu'il fait partie des six derniers
finalistes du 'L.A. Poker Classic', sur son vieux terrain de jeu, le
Commerce Casino. Mais Tran va alors connaître l'un des pires bad beats
de l'histoire du World Poker Tour,
lorsqu'Alan Goehring trouve son seul Out à la rivière, craquant les As
de Tran et l'éliminant à la 5ème place de l'épreuve. Cet été-là, Tran
manque à nouveau de peu un sacre aux WSOP, terminant second du tournoi
de No-Limit Hold'em à 1.500$, mais il se rattrape vers la fin de
l'année, triomphant dans deux tournois différents: l'event de No-Limit
Hold'em à 2.800$ des 'Foxwoods World Poker Finals' (312.388$) et celui
de No-Limit Hold'em à 2.000$ du 'Five-Diamond Classic' au Bellagio
(266.820$).


Son premier bracelet aux WSOP 2008


Après être passé si souvent près de l'exploit et avoir connu toute
une série de bad beats tous plus épouvantables les uns que les autres
au World Poker Tour, comme en témoigne encore sa seconde place face à
Eric Hershler au 'L.A. Poker Classic' 2007, J.C. Tran brise enfin le
signe indien et remporte son premier titre WPT: une première place au
'World Poker Challenge' qui lui rapporte 683.473$. Tran totalise quatre
places payées cet été-là aux WSOP, puis s'enrichit d'un demi-million de
dollars supplémentaires en remportant le tournoi de No-Limit Hold'em à
5.000$ du 'Five-Diamond World Poker Classic'. Aux WSOP 2008, Tran
marque le esprits avec sept places payées et trois tables finales. Il
termine 7ème de l'event de No-Limit Hold'em à 2.000$, 5ème des
Championnats du Monde de Limit Hold'em à 10.000$ et clôture donc son
séjour dans le Nevada par une victoire dans le tournoi de No-Limit Hold'em à 1.500$
et le gain de son premier bracelet. Il termine finalement sixième du
classement 'Player of the Year' mis en place aux WSOP 2008.


Lorsqu'il ne voyage pas sur le circuit, Tran vit toujours à Sacramento, en Californie.

Beau portrait, un grand champion, merci.