Bilan 2010 - Résolutions 2011

2009 a été pour moi l’année du live, 2010 restera l’année du on-line.

Autant j’avais bien tourné aux tables live en 2009 (WSOP, BOPC), autant cette année, ce fut laborieux.

Et autant j’avais du mal en ligne l’an dernier, autant cette année fut prolifique.

0 in the money depuis février 2010 en live, plus de 30.000$ de gains net on-line cette année et supernova depuis bientôt deux mois sur Stars.

Moi qui était à la base un joueur de live, c’est plutôt surprenant.

Et pourtant pas tant que ça…

Afin de bien aborder l’année 2011, je me suis en effet livré à une analyse rétrospective et explicative du phénomène.

C’est en apprenant de nos erreurs et en comprenant nos faiblesses que l’on peut évoluer dans un monde aussi difficile que le poker.

La conclusion est assez simple. Je suis devenu un véritable casanier.

Les mots sont simples, et même trop simples pour exprimer un ressenti difficile.

En effet, depuis mon retour de Prague, j’ai pris le temps de mettre le doigt sur ce qui n’allait pas. En passant d’idées noires à moments de découragement, je pense avoir trouvé les bonnes conclusions.

Depuis mon mariage, en 2006 (année où je découvrais le poker), j’ai pris la bagatelle de 30 kilos, j’ai arrêté de jouer au tennis (moi qui jouait jusqu’à 15H par semaine), et j’ai doublé ma consommation de clopes.

Il n’y a que l’alcool que je n’ai pas encore acquis comme vice… Aucune cuite en 2010… (cela ne m’était plus arrivé depuis l’âge de 15 ans).

Les 30 kilos, je les ai pris au fur et à mesure (dont 12 rien qu’en 2010).

Tout ceci est un cercle vicieux, puisque plus les kilos et la conso de clopes augmentent, plus il est difficile de faire du sport. Ben oui, plus vite fatigué, nombreuses douleurs (1H de tennis cette année = 5 jours de souffrance derrière), et souffle de plus en plus court.

Mais que cela peut-il bien à voir avec le poker?

C’est simple.

Le poker est tout d’abord un véritable sport qui nécessite concentration, et endurance. Pour avoir joué aux échecs longtemps je sais de quoi je parle. Si l’on est bien concentré 6H, et qu’à la 7ème on perd le fil des événements, on ne doit pas se plaindre de faire une bêtise ou même de manquer d’imagination (pourtant indispensable).

Ensuite, le poker c’est aussi une histoire d’image que l’on donne aux autres. Celui qui respire la confiance imposera plus de respect que celui qui ne parvient pas à s’habiller correctement, et qui donne une impression de mal-être…

C’est surtout sur ce dernier point qu’apparait la différence entre le on-line et le live. Derrière son PC, les autres ne voient qu’un avatar, et parviennent difficilement à déceler une faiblesse physique.

Cette année, j’ai du passer en moyenne 8H par jour devant mon écran, que ce soit à bosser ou à jouer à tel point que ma chaise a pris la forme de mon corps.

Jouer confortablement assis, à fumer comme bon me semble, avec le frigo et la machine à café à portée de main, à pouvoir discuter socialement avec d’autres sur skype, ou tout simplement en échangeant des messages sur le forum WP… Pour quelqu’un qui a perdu confiance en ses moyens physiques c’est tout de suite plus confortable.

Bon, il y a bien entendu une indéniable progression qui explique mes bons résultats on-line cette année (évolution que je dois principalement à mon pote Neophrak, dont les précieux conseils ont permis à mon jeu de mûrir).

Je reste convaincu pourtant que cette évolution vue principalement on-line est la même en live. La compréhension du jeu est la même…

Mais le reste est trop important en terme de compensation.

Si je m’estime meilleur qu’en 2010 de manière générale, je suis aujourd’hui convaincu que retrouver une bonne hygiène de vie, perdre du poids, retrouver de la condition, et en même temps que tout ça de la confiance, m’aidera à générer de meilleurs résultats, et surtout à prendre plus de plaisir à une table de jeu.

Je me souviens avoir combattu en toute amitié les pulsion négatives de mon pote JPDB à Las Vegas pendant trois semaines en juin. Lui était sur le cul de me voir sortir d’un tournoi sur bad beat avec autant de facilité.

Aujourd’hui, je me rends compte que cette facilité était aidée par le manque d’énergie qu’il me restait.

Attention, je ne remets pas en cause ma manière de voir les choses. Poker et mauvaises passes ne sont pas deux choses à part entière. Ces deux entités font partie d’un même tout. Et si j’aime l’un, je dois non seulement accepter l’autre, et l’aimer tout autant. Ne pas avoir de bad beat, signifierait que je ne joue plus tout simplement, puisque l’un ne va pas sans l’autre.

Mais j’aimerais avoir assez d’énergie pour encaisser cela sans devoir me poser, en ayant envie intérieurement de découper mon adversaire en morceau, tout en gardant un maximum de classe.

Le physique et le cerveau sont intimement liés et l’un ne fonctionne pas bien sans l’autre. Quand je me suis vu sur les photos et vidéos de Prague, j’ai eu presque honte.

Comment être représentatif d’un sponsor, avec cette fatigue autour des yeux, et ce gras autour du cou?

A Prague, j’étais bien dans ma tête…jusqu’au moment où j’ai perdu un gros coup, que ce soit dans le Main ou le Side. Puis je me suis senti vidé d’énergie, moins concentré, plus fébrile, et donc une cible facile.

Après ces constatation, j’ai pris la décision qui s’impose. J’entamerai ce premier janvier 2011, un véritable challenge. Sans doute le plus important de ma vie.

Non seulement je veux me sentir à nouveau bien dans mon poker, mais aussi bien de manière globale.

Aussi, je me fixe l’objectif de Vegas 2011, pour avoir retrouvé ma forme d’il y a 5 ans (perte de poids et sport – fumer ce sera pour l’an prochain).

Certains qui me connaissent plus intimement savent que ce ne sera pas la première fois que je tenterai le challenge.

Jusqu’à présent cela a été un fiasco, parce que je n’y croyais pas moi-même.

Ici, c’est différent. En écrivant cet article, je mets à nu toutes mes faiblesses (c’est hard), et prend pour témoins tous ceux qui me liront.

Les paroles s’envolent et les écrits restent dit-on.

2010 se trouve à présent derrière, et nous entrons en 2011, et je veux que cette année soit pour moi une grande année à tout point de vue.

Je vous tiendrai informés via un bulletin de santé publié toutes les semaines de l’état de ce challenge particulier.

Pour conclure cet article, je tiens à remercier tous ceux qui m’ont toujours soutenu dans mes entreprises. Ma chère et tendre Magali, ce qu’il me reste de famille, la room qui s’est proposée à moi comme sponsor, et surtout tous mes copains et amis que j’ai eu la chance de connaître autour de notre passion.

Meilleurs voeux d’année 2011 à toutes et à tous.