Préparer 2012 (2) - 29/08/2011 22h40

Du concret

« Il faut toujours viser la lune car en même en cas d’échec on atterrit au milieu des étoiles… » (Oscar Wilde).

Autrement dit, il ne faut pas hésiter à mettre la barre très haut si on veut aller loin.

31 août 2011 – 1er janvier 2012. 123 jours, 2.952 heures, 177.120 minutes, 10.627.200 secondes. C’est à la fois très long et très court. Tout dépend bien entendu des attentes que l’on a.

Ma réflexion m’a mené à envisager 4 orientations distinctes dans mon travail de fond.



Nord, Sud, Ouest, et Est.

Le nord, c’est le sommet. C’est la tête. C’est le mental. Pour vivre 2012 comme je l’entends, je dois effectivement être mieux (beaucoup mieux) préparé mentalement. La gestion des émotions est quelque chose de primordial dans le poker, et celui qui y parvient possède un avantage énorme sur ceux pour qui ce bât blesse. Être capable d’abnégation devant l’adversité et les différents pièges ou obstacles qui se présenteront. Relativiser rapidement les mésaventures désagréables. Ne pas m’offusquer de situations qui dépassent mon entendement. Ne pas être la victime consentante d’individus parasitaires dont le seul comportement serait suffisant à démoraliser un clown… Bref. Beaucoup mieux gérer ma tilt(ent)ation… (Tiltation = néologisme becarien représentant l’action de tilter – tiltentation = parce qu’il est plus facile et terriblement tentant de tilter). Et le corolaire est tout aussi valable. Garder les pieds sur terre en cas de succès semble tout aussi important.

Le sud, c’est le pied de la montagne ou les bases fondatrices indispensables à un bon équilibre général. Autrement dit, les qualités techniques et stratégiques sur lesquelles peut compter un bon joueur de poker. Dans un premier temps, j’avais écrit: « sur lesquelles peut se reposer » ce qui au final est une grosse erreur, car se reposer sur ses acquis est la meilleure manière d’être dépassé par les événements. Comme je l’ai exprimé hier, celui qui ne progresse pas régresse. Ok, mais une fois que l’on a bétonné son jeu d’un arsenal solide, comment peut-on encore progresser? Pour moi, progression rime dans le cas présent avec compréhension. Et c’est ça qui forge un grand joueur. Plus sa compréhension du jeu est profonde, plus il sera fort. Et à mon sens, la profondeur que l’on peut donner à la compréhension que l’on a du jeu est quasiment infinie. Comme l’a dit en son temps un sage de mes amis, il n’y a pas de joueur de poker fini. Chacun de nous est le fish de quelqu’un. Et il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre et à comprendre.

L’ouest, c’est la poche gauche (voir Lucky You). Autrement dit le flouze, l’oseille, le bas de laine, les économies, les sous, le pognon, le blé, le pèze, les lingots, le magot, les biftons, les ronds, les actions, le liquide, les pourliches…. La bankroll quoi. L’argent est le nerf de la guerre, et surtout au poker. Et c’est sans doute l’aspect critique le plus important à négocier. Envisager une année de semi-pro, sans une bankroll y dédiée, serait tout simplement inconscient. Ce genre d’année possède un coût non négligeable de base. Je dis « de base », parce que plus les moyens sont grands, plus les possibilités sont grandes. En plus des buy-ins, il faut pouvoir payer les voyages et frais associés (hôtels, nourriture, boissons, etc). T’as une grosse bankroll, tu vas jouer à Vegas, t’as une petite bankroll…tu vas jouer à Amnéville (au passage regrets éternels aux tenanciers d’Amnéville, dont le casino est j’en suis certain très convivial, mais même sans connaître, je préfère aller au Rio ou au Venetian)…

L’est, c’est la condition physique. La capacité à enchainer de longues sessions de jeu sans ressentir la fatigue, sans perdre sa concentration. Se sentir bien dans son corps c’est non seulement se donner des atouts supplémentaires pour développer son A-game, mais c’est aussi donner une image inquiétante aux adversaires. Celui qui se sent bien impressionne, dégage une prestance dérangeante pour l’adversité, et contribue à l’emprise que l’on peut avoir sur le mental des autres joueurs. Personnellement, à une table de poker, je suis plus impressionné (voir indisposé) par le gars bien éveillé, penché en avant vers la table, habillé dans des vêtements cintrés, propre sur lui….que par le gars baillant et bedonnant, en arrière sur son siège (pour respecter l’écart indispensable à la bonne tenue de son ventre entre la table et lui), habillé comme il le peut, et laissant soupçonner un effluve nauséabond de transpiration…


Atteindre l’équilibre

Mettre un nom sur les 4 pôles à travailler, c’est bien. Mais ce n’est pas assez…

Tout ce que je peux dire, c’est que ces quatre directions forment un tout. Je peux vous trouver des liens entre chacun de ces pôles.

Les plus faciles sont les trois liens qui relient la poche gauche aux autres (NO, SO et EO). Tu as beau être le meilleur joueur, très fort mentalement et doté d’une condition physique exceptionnelle, si tu n’as pas de bankroll, tu restes à la maison…

Le lien Nord-Est est également facile à comprendre. Le physique joue indiscutablement sur le mental. Si tu es une daube en condition physique, tu fragilises le mental. Et réciproquement, si tu es une quiche mentalement, comment veux parvenir à donner à ton corps un aspect acceptable?

Le lien Sud-Est est aussi totalement clair. Si tu n’as pas l’endurance physique, tu n’as pas non plus l’endurance nécessaire au travail de fond.

Enfin le lien Nord-Sud… Bien travailler son fond de jeu donne une confiance inestimable en ses moyens, et plus tu as confiance en tes possibilités, plus tu seras apte à développer celles-ci…

La méthodologie miracle de travail, je ne l’ai malheureusement pas encore inventée… LOL. Ma compréhension actuelle des choses me fait imaginer que ces 4 aspects doivent être travaillés simultanément pour arriver à du concret.

Alors quoi? On fait quoi? Trouver 100.000€ de bankroll? Perdre 20 kilos? Trouver un rythme de sommeil plus appréciable? Suivre des séances de sophrologie? Regarder des vidéos, suivre un coaching, lire des livres?….

Oui… Sans doute un peu de tout cela… Disons que pour l’heure, je sais ce que je dois travailler. La méthode de travail, je vais tenter de la mettre en place au fil du temps.

Si elle s’avère productive… Et bien nous en reparlerons…